Le Golem.
Le Golem est un être humanoïde, artificiel. Il est fait le plus souvent d’argile et peut être animé momentanément de vie par l’inscription sur son front (ou sur sa bouche) d’un mot extrait d’un verset biblique.
Dans la culture hébraïque, la première apparition du terme « golem » se situe dans le livre des Psaumes : « Je n’étais qu’un Golem et tes yeux m’ont vu. » Le Golem est alors un être inachevé, une ébauche.
Dans la Kabbale, c’est une matière brute sans forme ni contours alors que dans le Talmud le Golem est l’état qui précède la création d’Adam.
Le mot « Golem » apparaît une seule fois dans la Bible et s’écrit « Guimel » en hébreu ce qui signifie « Matière informe ». Ses caractéristiques varient un peu selon les époques mais dans la plupart des cas c’est un être fort dont la puissance est associée à l’élément terre. Il est généralement muet, au fil des jours il croît en taille et en pouvoir de destruction. Il est à souligner également que le terme de Golem signifie également « idiot, abruti » ce qui laisse supposer qu’il n’a qu’une très faible intelligence.
Selon toutes ces légendes, pour faire un Golem il faut de l’argile ou à défaut une terre ou un support de bonne qualité (pierre, bois, fer, chair…). Il faut maîtriser la prononciation des mots hébreux et effectuer une marche circulaire en récitant 221 formes d’alphabet secret.
Une fois la créature constituée il faut inscrire le mot « Emeth » sur son front. Ensuite on peut lui demander toutes sortes de choses, des plus anodines au plus tragiques mais bien souvent le Golem est utilisé pour se venger de quelqu’un, pour l’assassiner car le Golem ne possède pas d’âme au contraire de l’homme, il peut alors tuer sans remord ni culpabilité.
Le Golem si au départ réagit docilement et simplement aux désirs de son créateur, à mesure qu’il grandit il devient de plus en plus envahissant et destructeur, donc dangereux pour tous ceux qui l’approchent. En ce sens il est vivement conseillé à son créateur de le détruire en effaçant la première lettre du mot « Emeth », encore faut-il être à la hauteur de son front pour le faire… Pour tuer un Golem, il donc suffit d’effacer la première lettre du mot inscrit sur son front ce qui donnerait le mot « Meth » qui signifie « Mort ». Ainsi le Golem reprendrait son stade initial : une masse de terre glaise.
Etant donné les difficultés et dangers qui peuvent survenir suite aux méfaits de telles créatures, on peut alors s’interroger sur l’utilité d’une telle création. Pour certains, il s’agit de construire une sorte de Messie vengeur et destructeur. Pour d’autres fabriquer un Golem c’est démontrer sa puissance en défiant Dieu et en tentant de maîtriser les énergies et les pouvoirs complexes qui donnèrent le jour à Adam dans la Genèse. En ce sens, il est intéressant de rapprocher la création du Golem à l’obtention de la pierre philosophale dans le grand œuvre des alchimistes.
De nombreuses œuvres sont inspirées directement ou indirectement de ce cette légende.
Plusieurs jeux de rôles médiévaux et fantastiques mettent également en scène des Golems dont par exemple « Donjons et Dragons ».
Dans la majorité de ces œuvres, le Golem symbolise la peur des hommes face à leurs créations comme par exemple le rejet occidental des robots humanoïdes. Mais de manière plus complexe, le Golem suggère finalement le destin lié de l’homme à son invention. Ce n’est pas un simple instrument qui prolonge l’homme, il est une part intégrante de son être puisque celui-ci doit son existence à la main dont il est issu et qui peut, à tout instant, le détruire, le ramener à la poussière dont il est extrait.